22 mars 2016

"Une année de neige" de Christian Signol

Note attribuée : ★★★☆☆



- Synopsis -


Partir, fuir sa triste banlieue, la grisaille… Sébastien a dix ans et la leucémie menace sa vie. Malgré l’amour de sa mère, il n’a qu’une obsession : rejoindre dans le Lot ses grands-parents qui sauront éloigner de lui la peur et la mort. Il est sûr qu’au cœur de cette campagne qu’il aime tant, il pourra puiser l’énergie pour lutter contre la terrible maladie qui l’affaiblit chaque jour davantage. Dans la petite ferme familiale, Sébastien oscille entre les périodes de découragement et le plaisir des joies simples, dans l’enchantement toujours renouvelé de la nature et de ses secrets. Son grand-père ne lui a-t-il pas raconté que l’hellébore, éphémère « rose de Noël » qui fleurit sous la neige, possède des pouvoirs magiques qui pourraient lui apporter la guérison tant espérée ? Jamais peut-être l’immense conteur qu’est Christian Signol n’avait su toucher au cœur avec une telle justesse.



- Mon avis -


Haut de ses dix ans, Sébastien apprend qu'il est atteint d'une leucémie. Très vite, l'idée de combattre cet ennemi invisible dans le chaos que lui offre la vie parisienne lui devient insupportable. Il décide alors de tout quitter pour se rendre à la campagne, chez des grands parents qu'il connaît à peine.

Là-bas, il va retrouver l'espoir au travers des choses simples de la vie. Son grand-père Auguste, au travers de son enseignement de l'art des plantes et de la pêche, arrive tout naturellement à lui redonner confiance et joie de vivre. Cyprienne, quant à elle, lui confère sa force et sa foi inébranlable en une guérison prochaine dont nul n’est permis de douter.

Les traitements s'enchaînent peu à peu, épuisant l'enfant qui oscille entre des périodes de doute et de foi en sa guérison. Protecteur envers les siens, il sent néanmoins au fond de lui naître la peur et une détresse que nul ne peut véritablement faire disparaître. Seule la promesse de son grand-père de trouver pour lui un hellébore - fleur rare aux pouvoirs de guérison - sait parfois lui redonner espoir.

Toute en simplicité, cette histoire nous montre les richesses de vies chichement menées, et les évènements qui peuvent venir rompre la douce quiétude de ces existences. L’écriture de Christian Signol arrive parfois à nous faire oublier la maladie que Sébastien traverse avec force ... tout en essayant protéger ses proches face à un avenir plus qu'incertain.



- Informations complémentaires -


Genre : Roman de terroir
Nombre de pages : 246
Date de parution : 3 Mars 2004
ISBN : 2-253-06825-X




Et pour finir, quelques jolies citations :





Tout semblait immobile, figé dans une contemplation muette de la nuit et du monde. Seul le froissement des feuilles, par instants, rehaussait le silence, puis, de nouveau, s’éteignait. Alors, dans cette vie délicieusement suspendue, Sébastien eu l’intuition de ce qu’il cherchait à comprendre depuis le début de juin. Au cœur de ces nuits-là, le temps s’arrêtait. Il n’y avait ni passé, ni futur, ni le moindre danger. Une sorte d’éternité délivrait les vivants. Un bien-être dans lequel il aurait voulu se fondre à tout jamais.

Tous, ici, se saluaient, et c’était très différent de Paris où, au contraire, les gens s’ignoraient. Sébastien en fut heureux. Il y avait là quelque chose de rassurant : une bienveillance mutuelle, en tout cas un respect, une manière de vivre bien différents de ce qu’il avait connu.

[Il] se sentit tout à coup écrasé par quelque chose dont il sentit confusément la gravité. L’idée de la maladie et du danger, en ces lieux, lui parut insupportable. Tout était trop beau : le vert des arbres, le bleu pâle du ciel, la blondeur des maïs, mais justement : c’était trop pour qui pouvait mourir et perdre tout cela. Il n’aurait su expliquer cette sensation, cette certitude, mais les ressentait douloureusement. Il se sentit seul, très seul, et se mit à courir […].

[Il] rencontra son regard mais ne put le soutenir, dévasté qu’il était par la lueur qui y brillait. Elle illuminait quelque chose de rare et d’immense, qui se situait entre le chagrin et le courage, le désespoir et la confiance. Et par-dessus tout, elle avouait le désir de se faire pardonner un mensonge, une faiblesse, le regret, sans doute, de n’être pas assez fort pour tenir ferme la barre dans un océan de souffrance.






Une histoire touchante dans laquelle on découvre un jeune garçon que la maladie a forcé à grandir prématurément. Malgré son combat, nous suivons surtout son quotidien auprès de ses grands-parents, qui tentent à leur manière de lui communiquer leurs forces et leurs enseignements. Et vous, avez-vous déjà lu, ou entendu parler, de ce petit roman qui se lit très vite ?




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