12 mars 2016

"Nos étoiles contraires" de John Green


Note attribuée : ★★★★☆



- Synopsis -


Hazel, 16 ans, est atteinte d'un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l'évolution de la maladie mais elle se sait condamnée. Dans le groupe de soutien fréquenté par d'autres jeunes malades, elle rencontre Augustus, un garçon en rémission. L'attirance est immédiate mais elle a peur de s'engager dans une relation dont le temps est compté.



- Mon avis -


Dans ce roman, John Green évoque des thèmes durs comme la maladie, la peur, la souffrance et la mort. Comme il le répète si souvent « la vie n’est pas une machine à exaucer les vœux », mais malgré toutes les épreuves qu’elle recèle, cette dernière vaut la peine d’être vécue.

À seulement 16 ans, Hazel se retrouve en phase terminale d’un cancer de la thyroïde généralisé. Épaulée par ses parents qui refusent de voir leur fille s’isoler à cause de la maladie, Hazel se rend aux réunions du groupe de soutien pour jeunes cancéreux organisé par sa paroisse. C’est là-bas qu’elle va rencontrer le bel et amusant Augustus, en rémission d’un ostéosarcome. Tous deux vont se mettre à passer du temps ensemble, ainsi qu’avec leur ami Isaac que la maladie n’a pas épargné non plus. Tous se comprennent dans leur combat quotidien, mais ils ne se laissent pas abattre pour autant. Ces jeunes portent un jugement critique, voire parfois cynique sur la vie, mais avant tout, ils mesurent la chance que nous avons et l’importance de ces petites choses qui font notre quotidien. Dans ces conditions, l’amour est-il malgré tout possible pour Hazel ? Cette dernière se refuse une relation amoureuse car elle ne veut pas avoir à imposer sa mort à quelqu’un qui lui deviendrait si cher. Mais peut-on réellement effacer ses sentiments et ceux d’autrui par principe de précaution ? Ce roman est pour moi une ode à la vie et à l’amour, parsemé d’un soupçon d’humour, le tout sur fond de questions existentielles. À mon avis, vous ne pourrez qu’être touchés par cette histoire, qui est portée par des personnages extrêmement attachants et pleins d’esprit.

Nb : l’adaptation cinématographique de « Nos étoiles contraires » réalisée par Josh Boone en 2014 est très fidèle au livre.



- Informations complémentaires -


Genre : Young adult, Romance
Nombre de pages : 330
Date de parution : 21 Février 2013
ISBN : 978-2-09-254303-0


Et pour finir, quelques jolies citations :





- Un jour viendra, ai-je dit, où nous seront tous morts. Tous. Un jour viendra où il restera plus aucun être humain pour se rappeler l'existence des hommes. Un jour viendra où il ne restera plus personne pour se souvenir d'Aristote ou de Cléopâtre, encore moins de toi. Tout ce qui a été fait, construit, écrit, pensé et découvert sera oublié, et tout ça, ai-je ajouté avec un geste large, n'aura servi à rien. Ce jour viendra bientôt ou dans des millions d'années. Quoi qu'il arrive, même si nous survivons à la fin du soleil, nous ne survivrons pas toujours. Du temps s'est écoulé avant que les organismes acquièrent une conscience et il s'en écoulera après. Alors si l'oubli inéluctable de l'humanité t'inquiète, je te conseille de ne pas y penser. C'est ce que tout le monde fait.

Je suis amoureux de toi et je ne suis pas du genre à me refuser le plaisir de dire des choses vraies. Je suis amoureux de toi et je sais que l'amour n'est qu'un cri dans le vide, que l'oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu'un jour viendra où tout ce qu'on a fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule terre que nous aurons jamais et je suis amoureux de toi.

Je ne reverrai sans doute jamais plus l'océan d'un hublot à neuf mille mètres d'altitude, de si haut qu'on ne distingue plus ni les vagues ni les bateaux et que l'océan ressemble à un monolithe splendide et interminable. Je pouvais l'imaginer. Je pouvais m'en souvenir. Mais je ne pourrais pas le revoir. J'ai compris alors que les hommes ne peuvent se satisfaire de rêves réalisés, car il reste toujours l'idée que tout peut être refait, en mieux.

Quoi d'autre ? Elle est si belle qu'on ne se lasse pas de la regarder. Ca ne vous ennuie jamais qu'elle soit plus intelligente que vous : parce que vous savez qu'elle l'est. Elle est drôle sans jamais être méchante. Je l'aime. J'ai tellement de chance de l'aimer.

[...] je ne raconterai pas notre histoire d'amour parce que - comme toutes les vraies histoires d'amour - elle mourra avec nous, comme il se doit [...] Comme je ne peux pas parler de notre histoire d'amour, je vais parler de maths. Je ne suis pas très forte en maths, mais je sais une chose : il existe des nombres infinis entre 0 et 1. Il y a par exemple : 0,1 et 0,12 et 0,112 et toute une ribambelle d'autres nombres infinis. Évidemment, l'ensemble de nombres infinis compris entre 0 et 2 ou 0 et 1 000 000 est beaucoup plus important que celui qui est compris entre 0 et 1. Certains infinis sont plus vastes que d'autres, nous a appris un écrivain qu'on aimait bien, Augustus et moi. Il y a des jours, beaucoup de jours, où j'enrage d'avoir un ensemble de nombres infinis aussi réduit. Je voudrais plus de nombres que je n'ai de chances d'en avoir, et pour Augustus Waters, j'aurai voulu tellement plus de nombres qu'il n'en a eus. Mais, Gus, mon amour, je ne te dirai jamais assez combien je te suis reconnaissante de notre petite infinité. Je ne l'échangerais pas pour tout l'or du monde. Tu m'as offert une éternité dans un nombre de jours limités, et j'en suis heureuse.

Dans les dernières semaines, on avait été réduits à consacrer notre temps ensemble à évoquer nos souvenirs, mais c'était déjà ça. Même le plaisir de se souvenir du passé m'avait été retiré parce que, désormais, je n'avais plus personne pour s'en souvenir avec moi. J'avais l'impression que, en perdant la personne avec qui je partageais mes souvenirs, j'avais perdu les souvenirs eux-mêmes, comme si les choses qu'on avait faites ensemble étaient devenues moins réelles, moins importantes qu'elles ne l'étaient encore quelques heures auparavant.






Une histoire bouleversante qui nous refait prendre conscience de la fragilité de la vie et de la chance que nous avons lorsque nous sommes en bonne santé. Je ne suis pas une fan inconditionnelle de John Green, mais ce roman ci est une perle et il serait réellement dommage que vous la ratiez. Et pour prolonger l’émotion, vous pouvez ensuite vous plonger dans le film qui est pour moi une très bonne adaptation du livre. Partagez vos avis en commentaire et on se retrouve très vite dans une nouvelle chronique !


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