9 mars 2016

"Nina" de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio


Note attribuée : ★★☆☆☆



- Synopsis -


Adrien a décidé de mourir. Quadragénaire, célibataire sans enfant, il a perdu le goût de vivre. Alors qu'il s'apprête à avaler un mélange de médicaments, il repense à Nina, son amour d'enfance et d'adolescence, qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Repoussant son suicide d'un soir, puis d'un autre, il lui écrit une lingue lettre qui devient, au fil des nuits, une bouleversante déclaration d'amour. Adrien avait toujours rêvé de devenir écrivain. Il lui aura fallu attendre cet instant ultime pour oser écrire. A bout de forces mais apaisé, il finit par passer à l'acte et tombe dans un coma profond. Il ne se doute pas que ses mots vont bouleverser plusieurs existences…




- Mon avis -


Cette histoire est celle d’un homme qui n’a jamais pu oublier son premier amour. Adrien n’était encore qu’un enfant lorsqu’il fit la connaissance, lors de ses premières vacances en Italie, de la jolie Nina. Chaque été, ils se retrouvaient avec leur bande d’amis, témoin des sentiments naissants timidement en chacun d’eux. Mais les événements de la vie leurs firent perdre contact à l’adolescence, et chacun tenta alors de construire sa vie sans l’autre.

Pour sa part, Adrien ne parvint pas à effacer Nina de sa mémoire, si bien que ses sentiments le hantèrent toute son existence. Il lui fut impossible de bâtir sa vie sentimentale avec une autre femme, et sombra peu à peu dans l’isolement.

C’est à la quarantaine qu’il ne supporta plus le tournant qu’avait pris sa vie sans elle. Il décida alors d’y mettre un terme après lui avoir écrit une longue lettre d’amour. Tombé dans un coma grave suite à sa tentative de suicide, rien ne pouvait le préparer aux chemins qu’aller emprunter sa lettre, bien loin des yeux de sa douce Nina …

Le début de ce roman m’a paru assez long. L’écriture de la lettre d’Adrien, ainsi que ses sentiments, me paraissaient trop naïfs au vue de sa relation passée avec Nina, notamment après tant d’années. Cependant, les péripéties qui ont suivi cette déclaration ont réussi à relever mon niveau d’attention sur l’histoire qui se termine de la façon la plus inattendue ! C’est à mon sens un roman à quatre mains qui se lit très vite. Je n’ai pas été particulièrement séduite, mais vous ne prenez pas un grand risque à vous lancer dans sa lecture si vous aimez les livres de ce genre.



- Informations complémentaires -


Genre : Drame
Nombre de pages : 253
Date de parution : 11 Juin 2014
ISBN : 978-2-253-19498-9


Et pour finir, quelques jolies citations :





Je regrette maintenant de ne pas avoir mis mon cœur à nu devant toi, comme je regrette de ne pas avoir interrogé tes silences, de ne pas avoir été plus audacieux, de m'être retranché derrière mon orgueil de gamin et de ne pas avoir eu confiance dans ta tendresse. Je regrette de ne pas t'avoir retenue, de ne pas avoir tout fait pour que rien ne nous sépare. Si "la mesure de l'amour est d'aimer sans mesure", comme le dit Bernard de Claivaux, alors je n'ai pas su aller dans la démesure qui, seule, nous aurait réunis. Ma Nina. Je serais resté avec toi jusqu'à notre dernier jour, le tien, le mien, si tu l'avais voulu.

Jamais il n'a eu cette facilité : chaque fois qu'il s'attaquait à une nouvelle, à une histoire qu'il avait envie de développer, la page blanche l'effrayait. Les grands livres l'oppressaient. Comment se faire confiance quand on lit d'excellents romans ? Ce qu'on peut écrire soi-même devient pitoyable par comparaison.

Comment se fait-il que tel manuscrit soit refusé dans une maison d'édition et accepté dans une autre ? Quelle alchimie fait qu'un éditeur tombe amoureux d'un texte dont un confrère n'a pas voulu ?

Amore mio. J'ai le temps de te dire ces mots encore et encore avant que tu t'en ailles peut-être pour toujours. Je veux qu'ils pénètrent jusqu'à ton cœur, qu'ils le réchauffent, qu'ils le caressent, qu'ils le baignent tout entier. J'aimerais tant qu'ils puissent te réveiller !

Ce n'est pas parce qu'on sait coucher des paroles sur un papier, sans fautes d'orthographe ni erreurs de syntaxe, qu'on est capable de faire entrer l'autre dans ses émotions, ses sentiments, ses pensées les plus secrètes.

Comment je t'aime. Je t'aime pour ces heures ensoleillées, pour le sel sur ta peau, pour les nuits dorées. Pour les roses de l'enfance, les serpents de tes cheveux et tes yeux baissés. Pour les rochers nus, les sandales empoussiérées, les pieds bronzés et le creux de ton cou. Pour le flot de paroles dites et l'océan de paroles tues. Pour le vent sur les herbes, les fleurs foulées, l'odeur de l'olivier, ses racines nouées. Je t'aime dans la peine, la confiance et le danger. Dans la pureté des choses, dans leurs rivages lents, leur flamme passagère, leur impitoyable dureté. Je t'aime comme on n'aime qu'une fois, parce que c'est ce que je te dois. Je t'aime d'un amour perdu, dans le souffle d'une passion qui n'a pas brûlé, et derrière ton regard noir, toujours, c'est l'étoile que je verrai.

Comment sait-on qu'on aime ? Par les palpitations du cœur. Par cette chaleur qui nous brûle la poitrine. Par les secousses du corps. Par nos jambes qui semblent soudain cesser de vouloir nous porter, ou bien au contraire, vouloir nous propulser aux confins du monde. Par la pourpre qui embrase nos joues et la lumière qui illumine notre regard.






Malheureusement, ce livre ne laissera pas de marque indélébile dans ma mémoire. Je ne doute pourtant pas que nombre d’entre vous l’apprécieront à sa juste valeur. Si c’est le cas, venez partager votre expérience de lecture avec nous pour convaincre d’autres lecteurs de se lancer ! Bonne lecture à tous.


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