Note attribuée : ★★★☆☆
- Synopsis -
Votre âge. Votre adresse. Le visage de votre amant. Jusqu'au nom de votre premier enfant. Que feriez-vous si tous ces souvenirs commençaient à s'effacer ? Pour lutter contre sa mémoire à la dérive, Claire note dans un carnet les souvenirs qui sont encore intacts. Ce carnet, c'est tout ce qui restera d'elle. Claire souffre d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer. En quelques mois à peine, aller au bout de la rue est devenu une expédition, emmener sa fille au parc, un périple.
À tel point que sa mère la traite comme une enfant, que son mari est désormais un étranger, et que les mots lui manquent pour dire à ses filles, dans ses moments de lucidité, combien elle les aime et craint de les perdre pour toujours. Dans ces conditions, comment profiter des derniers jours avant l'oubli ?
- Mon avis -
“Avant de t’oublier” fait parti de ces livres qui ne vous laissent pas indifférents. D’une part parce que nous avons bien trop souvent un proche qui a été touché par la maladie d’Alzheimer, et d’autre part, parce que nous nous projetons à la place des personnes atteintes et que c’est assez effrayant. Cette maladie ne se contente pas de vous arracher votre vie, elle se substitue à vous et fait énormément souffrir votre entourage, qui se raccroche à votre souvenir après même que vous soyez partis intellectuellement.
❝ […] jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les choses que j’ai oubliées, je n’ai pas oublié une seule seconde que j’ai la maladie. Même quand j’oublie que le présent est le présent et que je m’en vais ailleurs, la maladie est toujours là, tapie, tel le bourdonnement distant d’un néon. ❞
Dans ce roman, nous découvrons l’histoire de Claire, une maman enseignante qui a rencontré l’amour de sa vie sur le tard. Seulement voilà, quelques années seulement après son mariage et la naissance de leur petite fille, la jeune femme commence à se rendre compte que quelque chose ne tourne plus rond chez elle. Elle n’arrive plus à distinguer sa chaussure droite de la gauche, elle redéjeune en oubliant qu’elle avait déjà mangé, et un beau jour, elle va même oublier à quoi sert le volant alors qu’elle est en train de conduire… très vite, le diagnostic tombe : elle est atteinte d’un Alzheimer précoce et son état se dégrade très rapidement. Quoi de plus horrible pour une maman de savoir qu’elle va peu à peu oublier qui sont ses enfants et que sa maladie va faire des ravages autour d’elle ? Son mari devient rapidement un étranger pour elle, malgré l’amour inconditionnel qu’il lui porte. Rapidement, une conseillère va lui préconiser de tenir un journal relatant ses souvenirs. Une sorte de mémoire externe qui l’aidera à conserver les moments les plus importants de sa vie.
❝ […] mon corps insupportablement jeune et sain va continuer à vivre bien après que mon cerveau en compote, lui, aura jeté l’éponge, pour ne trépasser que lorsque j’aurai oublié comment inspirer, expirer, et ainsi de suite. ❞
Le récit s’alterne entre des chapitres relatant le quotidien de la famille, et des pages du carnet que tous ont décidé de remplir de souvenirs qui leurs sont chers. Claire a du mal à accepter l’idée de sa nouvelle dépendance, mais à chaque fois qu’elle vole un instant d’autonomie, elle doit bien reconnaître qu’elle se met, ou met quelqu’un en danger. Il est très poignant de constater la détresse dans laquelle tombe peu à peu cette mère de famille. À la fois consciente de ce qu’elle perd, et des conséquences que peuvent avoir ses actes même les plus banals… J’avais peur que cette lecture ne soit trop anxiogène mais au final ce n’est pas le cas, l’auteure s’en est bien tirée. Plusieurs fois, mon cœur s’est serré pendant cette lecture, d’autant plus que Rowan Coleman montre que parfois, même si la tête a oublié, le cœur lui se souvient.
❝ Ce n’est pas la maladie qui me fait peur, ni le monde étrange, sombre et merveilleux vers lequel elle me conduit. C’est de savoir que je manque aux gens que j’aime, et qu’il n’y a rien que je puisse faire pour changer ça. ❞
Je n’avais pas particulièrement entendu parler de ce livre mais je ne regrette pas de m’être plongée dedans. Certes ce ne sera pas un coup de cœur, et j’aurai aimé qu’il y ait un petit quelque chose en plus, mais ce fut tout de même une belle découverte. Mis à part “Les pages de notre amour”, je n’avais jamais lu de livre traitant de ce thème, et les deux ne sont pas vraiment comparables car bien trop éloignés sur le fond. À l’occasion, je prendrai plaisir à découvrir un autre roman de cette auteure.
- Informations complémentaires -
Genre : Drame
Et pour finir, quelques jolies citations :
❝ […] je crois au destin et que rien n’arrive par hasard. Je trouve cela réconfortant aujourd’hui, car je suis sûre que tout arrive pour une raison bien précise, même la perte des êtres chers - même ça. ❞
❝ Quand je pense à l’amour, je l’envisage comme quelque chose d’extérieur à nous. Quelque chose qui va au-delà du sexe ou de la romance. Il me semble que lorsqu’on s’en ira, tout ce qui restera de nous, c’est l’amour. ❞
❝ C’est l’amour qui reste, je pense. C’est l’amour qui se souvient de nous. C’est l’amour qui disparaît, quand on s’en va. Je crois que ces sentiments-là sont plus réels que nos corps. ❞
❝ […] ce qui restera de nous tous, c’est l’amour que nous aurons donné et reçu. ❞
Dans son roman, Rowan Coleman aborde un sujet lourd et effrayant : la maladie d’Alzheimer. Parfois peut-être légèrement trop survolée, je n’ai pas eu un coup de cœur, mais j’ai été touchée par la fin que je n’ai littéralement pas vu arriver ! Connaissiez-vous ce roman et cette auteure ? Je suis curieuse d’avoir vos avis alors venez vite partager tout ça en commentaires.
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