29 juil. 2016

"Juste avant le bonheur" d'Agnès Ledig

Ledig Agnès - Juste avant le bonheur

Note attribuée : ★★☆☆☆



- Synopsis -


Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fées. Caissière dans un supermarché, elle élève seule sont petit Lulu, unique rayon de soleil d'une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Ému par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n'a pas l'habitude. Mais pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait bien saisir cette main qui se tend...



- Mon avis -


Je ne sais pas trop par où commencer pour vous parler de “Juste avant le bonheur”. En fait, j’avais entendu énormément d’échos positifs, et j’en avais retenu que ce roman était tout simplement bouleversant. Hors je ne m’attendais pas au tournant que prend finalement l’histoire, et dès lors, je suis restée en dehors, sans arriver à me rattacher aux personnages…

Dans ce livre, nous suivons l’histoire de Julie qui mène une vie terne et compliquée. Tombée enceinte très jeune, cette dernière a vite été abandonnée par le père, et rejetée par sa famille. C’est donc seule, épaulée par son amie Manon, qu’elle a du faire face à l’arrivée de son petit Ludovic. Ce petit être incarne la seule joie dans la vie de cette jeune maman. C’est pour lui qu’elle se bat chaque jour et subit son quotidien morose au boulot. Il faut dire que Julie avait d’autres projets dans la vie que celui de devenir caissière, mais il faut bien nourrir cette petite bouche et lui donner tout l’amour dont elle est capable puisque tous les autres les ont abandonnés… et tout cela est incompatible avec les études.

Lors d’une journée particulièrement difficile au travail, Julie va faire la rencontre de Paul. C’est un homme charmant qui traverse lui aussi une période difficile de sa vie. Contre tout bon sens, cet homme qui pourrait être son père va faire une proposition à la jeune femme : partir en vacances avec lui et leurs fils respectifs en Bretagne, pour vivre une parenthèse hors du temps et se ressourcer loin des tracas quotidiens.

Sans vous spoiler le livre, j’ai apprécié la première partie du roman mais pas du tout la seconde. Pour moi, le résumé induisait implicitement un joli roman empli d’espoir et de bons sentiments. Hors la seconde partie détruit toute cette illusion et je n’ai personnellement pas réussi à rentrer dans l’état d’esprit des personnages. Leurs réactions me semblaient trop lisses, trop éloignées de la réalité. Je n’ai pas vécu les évènements comme je m’attends à les ressentir dans de telles lectures. Du coup, ce sentiment m’a tenue éloignée des personnages que je ressentais vraiment comme étant fictifs. Je n’ai pas réussi à m’identifier à eux et la morale qui semble vouloir s’en tirer m’a parue injuste et sans saveur.

Je sais qu’énormément de lecteurs ont encensé ce roman qui a d’ailleurs reçu le prix maison de la presse 2013. En ce sens, ma chronique en surprendra très certainement plus d’un, mais vous le savez, tout ne peut pas plaire à tout le monde ! Je ne vous déconseille pas ce roman, ce n’est pas parce qu’il ne m’a pas touchée que se sera également le cas avec vous, mais vous avez mon avis dessus et j’espère qu’il vous sera utile ou que vous vous serez un petit peu reconnus dedans pour les quelques déçus qui l’ont déjà lu.



- Informations complémentaires -


Genre : Drame
Nombre de pages : 326
Date de parution : 2013
ISBN : 978-2-266-25062-7




Et pour finir, quelques jolies citations :





La vie est légère comme une plume quand le souffle qui la porte est animé d’amour et de tendresse […]

Quand on vit un grand malheur dans sa vie, on a l’impression que le regard des autres ne nous autorise pas à être joyeux, alors que tout au fond de soi, on sent que c’est cela qui permet de se maintenir en vie. Un proverbe japonais dit « le bonheur va vers ceux qui savent rire ». ❞

Ce n’est pas la vie qui est belle, c’est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à vouloir atteindre un bonheur parfait, mais contentez-vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance.

Il en est ainsi. Rien ne sert de s’opposer, le destin trace le chemin. On le suit ou pas. Mais si on ne marche pas dans ses pas, on finit par se perdre.

On souffre individuellement et collectivement. On souffre d’être triste et de voir les autres tristes. On souffre doublement. Et on n’y peut rien.

La vie s’apparente à la mer. Il y a le bruit des vagues, quand elles s’abattent sur la plage, et puis le silence d’après, quand elles se retirent. Deux mouvements qui se croisent et s’entrecoupent sans discontinuer. L’un est rapide, violent, l’autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le même silence des vagues, partir discrètement, vous faire oublier de la vie. Mais d’autres vagues arrivent, et arriveront encre et toujours. Parce que c’est ça, la vie… C’est le mouvement, c’est le rythme, le fracas parfois, durant la tempête, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand même. Un bord de mer n’est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vôtre, ni la mienne. Il y a les grains de sable exposés aux remous et ceux protégés en haut de la plage. Lesquels envier ? Ce n’est pas avec le sable d’en haut, sec et lisse, que l’on construit des châteaux de sable, c’est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez à reconstruire votre château de vie, parce que la tempête vous a rendue solide. Et ce château, vous le construirez avec les grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les déferlantes de la vie, parce qu’avec eux, le ciment est solide.

Le temps n’aide pas à oublier mais à s’habituer. Comme les yeux qui s’accoutument au noir.






Cette lecture m’a déstabilisé, je n’ai pas su m'immerger dans le récit et suis ainsi restée trop éloignée des personnages et des évènements qui traversent leurs vies. Détachée, j’ai eu l’impression de survoler une histoire qui peinait à prendre de la profondeur. Et par dessus tout, j’ai trouvé la morale malvenue car sans doute apportée trop prématurément à mon goût. Bref j’ai été déçue pour ne pas dire très déçue … suis-je la seule dans ce cas ?






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